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Formation Pisteur Secouriste 1er degré – Interview avec Martin

Nous vous présentons Martin, un jeune pisteur-secouriste. Il nous partage son expérience Campus Blanc et nous explique la suite de son parcours, après la réussite du test technique, la formation pisteur secouriste 1er degré.

Table des matières

[AA] Bonjour Martin, peux-tu présenter ton parcours ?

[Martin] J’ai 23 ans et je viens de Pérols, une petite commune au bord de la mer méditerranée et pas très loin de Montpellier. On peut dire que je suis un enfant de la mer. J’ai commencé la voile très jeune jusqu’à pratiquer à un niveau compétitif. Je faisais également des saisons en tant que sauveteur en mer l’été. 

En parallèle, j’ai obtenu mon bac ES en 2015 pour intégrer STAPS à Montpellier afin de devenir prof de sport. Finalement, ce métier ne m’attirait plus, car on ne pouvait pas choisir le lieu de sa mutation. 

[AA] Comment as-tu changé de voie professionnelle ? 

[Martin] C’est sur les réseaux sociaux que j’ai découvert la formation pisteur secouriste du Campus Blanc d’Alpes Academy et ça m’a attiré tout de suite. Ce métier m’a plu car il se rapproche de celui de sauveteur en mer. Je faisais du ski une à deux fois par an, pendant les vacances d’hiver et j’aimais bien l’activité. La question était : est-ce que le métier va m’accepter ? Je n’avais jamais fait de saison en montagne, je ne savais pas si j’allais supporter le froid, si j’allais aimer la vie à la montagne, si j’allais avoir le niveau… 

Du coup, la seule façon de savoir ça, c’était de se lancer. J’ai donc terminé et validé ma licence en décembre 2018 et j’ai intégré le Campus Blanc directement après en janvier (en admission parallèle). 

“La question était : est-ce que le métier va m’accepter ?”

Formation Campus Blanc 2019/2020

[AA] Et du coup, comment s’est déroulée la formation Campus Blanc ? 

[Martin] J’ai adoré dès la première saison ! Entre les entraînements et le stage en shop, la formation est passée très vite. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans la formation, c’est que l’on apprend deux métiers, celui de pisteur secouriste et celui de skiman. On sort de la formation avec pleins de contacts et ça nous permet vraiment de mettre un pied dans l’univers de la montagne. En plus, on est vraiment accompagné tout au long de la formation, on n’est pas juste un numéro de dossier. Il y a vraiment un rapport humain entre le coach, l’équipe pédagogique et nous en tant que stagiaire. Je dirais même que c’est plus qu’une formation, c’est une expérience humaine ! 

[AA] Après la réussite de ton test technique, qu’as-tu fait ? 

[Martin] J’ai réussi mon test technique la deuxième année, dès le mois de janvier donc en 2020. Je me suis inscrit rapidement pour la formation “pisteur secouriste 1er degré” du GRETA qui se déroulait au mois de Mars. Malheureusement, la COVID-19 est passée par là et la formation à été annulée. J’ai patienté jusqu’à novembre 2021 pour pouvoir intégrer la formation. 

[AA] Peux-tu nous expliquer comment se déroule la formation Pisteur secouriste 1er degré ? 

[Martin] La formation s’est déroulée aux 2 Alpes pour une durée de 5 semaines. Nous étions 25 personnes, répartis en deux groupes. 

La première semaine, nous avions des cours théoriques sur les connaissances générales des métiers de la montagne afin de préparer l’examen de fin de semaine. Ce premier examen est éliminatoire. De mon côté, j’avais déjà révisé avant d’entrer en formation pour avoir les bases. Tous les soirs, on révisait ensemble pour préparer l’examen. Et grâce à tout ce travail, je suis arrivé co-majeur de la promotion ! 

Ensuite, les 4 semaines suivantes se sont passées sur le terrain. Les cours se répartissaient en deux parties : les secours et les moyens de transports. Par exemple, on a appris à établir un diagnostic pour transmettre un bilan au médecin et savoir agir en conséquence (quels soins faut-il faire par exemple).

Concernant les moyens de transports, on a appris à conduire un traîneau, une barquette et à évacuer une victime par hélicoptère. On avait aussi des cours sur l’environnement de la montagne. On a rencontré beaucoup d’intervenants comme un maître chien, un médecin urgentiste, un nivologue, etc. C’était vraiment intéressant, le contenu était riche et varié. 

[AA] Peux-tu nous en dire plus sur l’examen final de Pisteur secouriste 1er degré ? 

[Martin] L’examen dure une journée et porte sur les secours (le plus gros coefficient) et la conduite de traîneau et de barquette. On est en situation réelle, c’est-à-dire dans la neige sur les pistes. 

Pour l’évaluation concernant les secours, on est en groupe de 6. L’évaluation se passe sous forme de scénario. L’un des membres du jury joue la victime et simule une urgence vitale, celui qui est évalué est le chef d’équipe des pisteurs, et les 5 autres sont les pisteurs. 

On est évalué sur notre capacité à travailler en équipe, car n’oublions pas que le pisteur travaille en équipe et non (ou peu) seul. En tant que chef d’équipe, c’est à nous de prendre des décisions concernant les secours portés à la victime. On doit donc bien sécuriser le lieu de l’accident et la victime, déterminer le diagnostic et apporter les soins nécessaires en attendant l’évacuation. 

À la fin de l’évaluation, le jury détermine si on a secouru la victime ou aggravé son cas, en s’appuyant sur les décisions prises et les actions menées pendant l’intervention. C’est très éprouvant comme test, mais on se prépare vraiment à se mettre en situation réelle.

[AA] Quel est le taux de réussite à l’examen final de Pisteur secouriste 1er degré ? 

[Martin] Le taux de réussite de la formation 1er degré est en moyenne à 90%, mais attention, il ne faut pas vraiment se baser sur ce chiffre. Il ne faut pas oublier que cette formation est très sélective dès le début. Le test technique compte entre 10 à 20% de réussite chaque année et l’examen théorique est aussi un passage sélectif et peut être éliminatoire si on ne s’est pas bien préparé. 

La première semaine, nous avons révisé tous les soirs, tous ensemble pour réussir l’examen final. D’ailleurs, ce côté d’entraide a été génial. Pour le test technique, ce n’est pas vraiment la même ambiance, car finalement, on est tous en compétition les uns avec les autres. Passé cette étape, on est tous sélectionné pour “aller en finale” et on doit savoir travailler en équipe pour le dernier examen donc on est vraiment soudés.  

[AA] Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans le métier de pisteur secouriste ? 

[Martin] Il faut être vraiment motivé. Si on est pas du milieu de la montagne comme moi, ça demande beaucoup de rigueur, de curiosité et d’assiduité. Il ne faut pas hésiter à poser un maximum de questions au coach, arriver en avance aux entraînements pour être prêts à partir, être prêts physiquement, faire des étirements, ne pas abuser à faire la fête tous les soirs, etc. 

Et surtout, il faut aimer ça et prendre plaisir ! Si tu en as vraiment envie, tu y arriveras. Il faut arrêter de se dire que ce genre de métier est réservé qu’aux locaux, c’est faux. Si tu en as envie, tu as autant ta place qu’une personne de la vallée. 

[AA] Et pour la suite, quel est ton projet professionnel ?

[Martin] Du coup l’hiver je vais être pisteur, pour moi, c’est une vraie carrière. C’est un boulot saisonnier stable. Après quelques saisons, je me spécialiserais sûrement pour être artificier ou maître chien. Et pour l’été, je pense arrêter le sauvetage en mer et j’aimerais ouvrir ma propre base nautique et donner des cours de windsurf. 

[AA] Merci Martin pour ton témoignage très intéressant. Nous espérons que celui-ci aidera nos lecteurs à se projeter dans ce métier et dans le parcours à effectuer pour y arriver. Si toi aussi, lecteur, tu as envie de faire partager ton expérience en tant que saisonnier professionnel des sports de plein air, n’hésites pas à nous contacter.

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